Rappel des évènements contemporains  en Turquie : 4ème partie :

Mars 1934- Dès 1934, les escarmouches commencèrent. Le 26 mars 1934, à l'occasion du passage par Antioche du Vali turc d'Ain-Tab, les Kémalistes organisèrent une grande manifestations qu'il était difficile d'interdire étant donné les relations amicales qui existent entre la France et la Turquie. Ce jour-là, ou plutôt cette nuit-là, car la manifestation se déroula à l'arrivée du Vali à 9 heures du soir, les Kémalistes sentirent leur cohésion et résolurent d'utiliser leur forces à la première occasion. Leur hardiesse alla en croissant sans cesse : ils célébrèrent avec enthousiasme toutes les fêtes turques : fête des fleurs, fête de la République, fête de l'indépendance. On y portait la cocarde turque rouge et blanche ou bien l'effigie de Mustapha Kémal Pacha à la boutonnière. On y prononçait de vibrants discours et on adressait des télégrammes de félicitations aux personnalités turques d' Ankara. A plusieurs reprises même, certains exaltés s'en prirent aux militaires du 3ième  bataillon de la Légion Syrienne en garnison à Antioche, recrutés pour la plupart parmi les Alaouites et les Arméniens.

Juillet 1936 : Au cours de l'une de ces bagarres qui eut lieu le 7 juillet 1936, les manifestations s'avancèrent jusqu'au voisinage de la caserne, des pierres furent lancées, il y eut des coups de poignards, et peu s'en fallut que l'armée n'intervint pour rétablir l'ordre.

Les Arabes sentaient leur faiblesse et la nécessité de l'union, mais au lieu de s'en prendre à eux-mêmes et de s'unir pour être forts, ils accusaient les Français de favoriser l'irrédentisme turc. Les journaux de Damas et de Beyrouth entreprirent une violente campagne, mais à part cette agitation littéraire et un essai de création d'un cercle arabe, ils ne réussirent pas à créer l'union qui leur était nécessaire, elle ne devait se former que plus tard, pendant la période aiguë de la crise Syro-Turque, au mois de janvier 1937.