Rappel des évènements contemporains  en Turquie : 2ème partie :

Le seul conflit sanglant dont on garde un souvenir d'avant-guerre de 1914-1918, fut celui de 1901, au cours duquel des Arméniens furent massacrés à Antioche, mais il ne s'agit là ni d'un conflit local, ni d'une rivalité arabo-turque.

En 1919, il y eut même collaboration entre les Arabes partisans du Fayçal et les Turcs Kémalistes pour s'opposer à l'établissement du mandat Français dans la région d'Antioche. Mais cette union était toute superficielle : la scission entre Arabes et Turcs commença dès 1920. Il y eu à cette date une véritable guerre civile entre Turcs Sunnites et Arabes Alaouites. Les Sunnites du Haut Kousseir attaquèrent le village de Djillié près de Souédié et brûlèrent la maison du plus grand chef alaouite de cette région, Cheik Marouf.

Cette scission entre Turcs et Arabes alla en s'aggravant à mesure que se solidifiaient au Sud, la Syrie Nouvelle, et au Nord, la Turquie Kémaliste.

Le 20 Octobre 1921, pour la première fois, la question du Sandjak d'Alexandrette était posée dans un acte international, le traité d'Angora, dont l'article VII stipule ce qui suit : « Un régime administratif spécial sera institué pour la région d'Alexandrette, les habitants de race turque de cette région jouiront de toutes facilités pour le développement de leur culture ; la langue turque y aura le caractère officiel ».

C'est sur ce texte et les lettres annexes que le conflit allait éclater 15 ans plus tard.

Après la signature du traité d'Angora, les Turcs s'occupèrent de leurs réformes intérieures en Anatolie (administratives militaires, religieuses, culturelles) sans s'immiscer directement dans les questions politiques du Sandjak, avec lequel ils restaient toutefois en relations permanentes.